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Penché sur mille rumeurs,
Je suis au cœur de la ville
Bourdonnante de clarté,
Une cellule qu’épuise,
Perfide et sûre, l’attente.

J’attends : le monde se rythme
Sous le bélier de mes tempes.
L’Été des rues solitaires
— Désir, angoisse et silence —
Se fige comme un bloc d’or.

Avant même qu’invisible
Ta main n’effleure la porte
Je sentirai sur ma bouche
Le souffle de ta présence,

Comme on devine la mer.