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« Peut-être pourrais-je en ces lieux
« Captiver les regards de la jeune bergère
« Qui traverse ces bois, et, d’un pied gracieux,
« Foule la mousse bocagère.

« Avant qu’on m’eût vu me flétrir,
« Je me serais offerte à ses beaux doigts d’albâtre ;
« Elle m’eût respirée, et j’eusse été mourir
« Près de ce sein que j’idolâtre.

« Vain espoir ! on ne te voit pas ;
« On te dédaigne, obscure et pâle violette !
« Ton parfum même est vil ; et ta fleur sans appas
« Mourra dans ton humble retraite. »

Ainsi, dans son amour constant,
Soupirait cette fleur, amante désolée ;
Quand la bergère accourt, vole, et passe en chantant ;
La fleur sous ses pas est foulée.