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Au pied d’un portique en ruine
Qu’ébranlait de sa faux Saturne triomphant,
Je vis une jeune Sabine
Qui, calme, fraîche et belle, allaitait son enfant.

Je m’approche de cette femme
Qui de ces lieux, pour moi, doublait l’enchantement,
Et de sa bouche je réclame
Quelques légers détails sur ce grand monument.

« Étranger, me répondit-elle,
« J’ai regret de tromper ta curiosité ;
« Mais, pour ces débris… tout mon zèle
« Ne peut t’apprendre rien sur leur antiquité.

« D’autres t’en rediront la gloire,
« Par d’autres ces débris te seront expliqués ;
« Pour moi, j’en ignore l’histoire :
« À peine mon regard les avait remarqués. »