INTRODUCTION.
L’ouvrage sanscrit dont j’ai extrait les petites pièces suivantes, au nombre de cinquante-et-une, porte dans l’original le titre de Amaroû-Satacam, c’est-à-dire Centurie d’Amaroû, parce que ce charmant recueil, que l’on peut appeler proprement une Anthologie érotique, consiste en cent quatrains ou stances de la composition d’un poète indien, nommé Amaroû.
Si je l’ai réduit à moitié ce n’est pas que les autres pièces, que j’ai laissées de côté, manquent de mérite et d’élégance ; mais j’aurais craint d’émousser le plaisir du lecteur en lui faisant passer un plus grand nombre de ces petits tableaux sous les yeux, et j’ai préféré mille fois lui laisser des regrets, à l’entendre dire en bâillant : « C’est assez. »
On ne sait pas au juste à quelle époque florissait l’auteur ; mais les Brahmanes s’accordent à lui assigner une origine fort ancienne.
Il existe à son sujet une fable assez originale : on prétend, conformément au système de la métempsycose,