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renferme, par conséquent, quatre cent soixante-quatre vers. M. Wilson en a fait entrer sept cent soixante-dix dans sa traduction, c’est-à-dire à peu près le double : mais il observe, dans son intéressante préface, que le nombre des syllabes du vers sanskrit est aussi à peu près le double de celles du vers anglais ; et il allègue, de plus, l’impossibilité de rendre dans une langue embarrassée par l’attirail incommode des prépositions et des auxiliaires, toute la concision du sanskrit, la langue du monde, sans contredit, qui possède cette qualité au degré le plus éminent. Cela est vrai : cependant nous sommes forcés d’avouer qu’en sa qualité de poète, et de poète très-élégant, il s’est permis tant de libertés dans sa traduction, qu’on ne peut y puiser que très-peu de secours pour l’intelligence du texte. Les notes savantes et pleines de goût dont il a accompagné sa traduction, donnent, il est vrai, comme nous l’avons déjà remarqué, des éclaircissemens précieux sur plusieurs points relatifs à la géographie et à la mythologie ; mais, à l’exception d’un très-petit nombre, elles se taisent sur les difficultés grammaticales dont ce poème est rempli. Nous ne pouvons assez regretter que ce travail, qui ne peut être exécuté qu’avec le secours des commentaires, et dont il étoit si facile à M. Wilson de s’acquitter, puisque, ainsi qu’il nous l’apprend lui-même, il en possède six sur ce poème, n’ait point été entrepris par ce littérateur distingué ; et que, tout en