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genres de beautés : ses soupirs répondent à tes soupirs, ses pleurs à tes pleurs. Rien n’égale ses regrets, rien n’égale son amour… &c. &c. »

Le reste de ce morceau, éminemment élégiaque, continue sur le même ton ; et, en le terminant, le jeune Yakcha dit au nuage :

« Puisse le destin, en récompense du service que l’attends de ton amitié, car tu me le rendras sans doute, toi qui ne refuses pas au passereau[1] qui t’implore les gouttes vivifiantes de la rosée ; puisse le destin, moins cruel envers toi, ne jamais te dérober aux enlacemens de ta brillante compagne[2] ! »

Cependant le dieu des richesses, profondément ému de cette plainte touchante qui, à l’insu du jeune Yakcha, a retenti à son oreille, abrège le temps marqué pour son exil ; et les deux amans, de nouveau réunis, ne regardent bientôt que comme un songe les longs tourmens qu’ils ont soufferts[3].

  1. Le passereau (en sanskrit tchâtaka) ne se désaltère, dit-on, qu’avec l’eau qui tombe des nuages au moment même de la pluie. M. Wilson croit que cet oiseau est une espèce de coucou (cuculus radiatus). J’ai vu quelque part le mot tchâtaka exprimé en persan par le mot goundjouchk, qui est notre moineau.
  2. C’est-à-dire, l’éclair Vidyout dans le texte.
  3. Il est digne de remarque que cette conclusion, à partir du mot cependant, et qui forme la dernière stance du poème dans le texte imprimé, ne se trouve dans aucun