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UN ENFANT.

De Barra, de Viala, le sort nous fait envie ;
Ils sont morts, mais ils ont vaincu ;
Le lâche accablé d’ans n’a point connu la vie :
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillans, nous le sommes ;
Guidez-nous contre les tyrans ?
Les républicains sont des hommes ;
Les esclaves sont des enfans.

CHŒUR DES ENFANS.

La république, etc.

UNE ÉPOUSE.

Partez, vaillans époux, les combats sont vos fêtes ;
Partez, modèles des guerriers ;
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes ;
Nos mains tresseront vos lauriers.
Et si le temple de mémoire
S’ouvrait à vos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Et nos flancs portent vos vengeurs.

CHŒUR DES ÉPOUSES.

La république, etc.

UNE JEUNE FILLE.

Et nous, sœurs des héros, nous qui de l’hyménée
Ignorons les aimables nœuds,
Si, pour s’unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des vœux,
Qu’ils reviennent dans nos murailles,
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang, dans les batailles,
Ait coulé pour l’égalité.

CHŒUR DES JEUNES FILLES.

La république, etc.

TROIS GUERRIERS.

Sur ce fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
À nos épouses, à nos sœurs,
À nos représentans, à nos fils, à nos mères,
D’anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l’infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté.

CHŒUR GÉNÉRAL.

La république, etc.