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Qui, féconde et rapide en un jeune cerveau,
Y peint de l’univers un mobile tableau ;
Et par qui tout à coup le poète indomptable
Sort, quitte ses amis, et les jeux, et la table ;
S’enferme, et sous le Dieu qui le vient oppresser,
Seul, chez lui, s’interroge, et s’écoute penser.

(Dans la préface du deuxième chant.)




Après avoir fait connaitre les armes défensives et offensives extérieurement de tous les animaux, l’homme seul nu… Ô homme ! est-ce toi qui dissèqueras la lumière… Son arme offensive et intérieure, c’est son génie.. Les animaux ont un point où ils restent… L’homme seul est perfectible…

Chaque individu dans l’état sauvage est un tout indépendant. Dans l’état de société il est partie du tout, il vit de la vie commune. Ainsi, dans le chaos des poètes, chaque germe, chaque élément est seul et n’obéit qu’à son poids. Mais quand tout cela est arrangé, chacun est un tout à part et en même temps une partie du grand tout. Chaque monde roule sur lui-même et roule aussi autour du centre. Tous ont leurs lois à part et toutes ces lois diverses tendent à une loi commune et forment l’univers. Montrer que rien n’est fait pour soi seul ; que tout, soit activement, soit passivement, dépend d’une fin commune. Que les métaux nés dans cette terre et non pas dans une autre… Enfin que toutes les choses… que l’état de chaque chose n’est que le résultat de ses qualités intérieures et de ses rapports avec les autres choses.


DES SENS.


À l’article des sens, en expliquant leur mécanisme et leur connexion mutuelle et les services qu’il se rendent entre