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Il faut finir le chant premier par une magnifique description de toutes les espèces animales et végétales naissant ; et les saisons ; et au printemps la terre prægnans et dans les chaleurs de l’été toutes les espèces animales et végétales se livrant aux feux de l’amour et transmettant à leur postérité les semences de vie confiées à leurs entrailles.

Toutes les espèces à qui la nature ou les plaisirs (per Veneris res) ont ouvert les portes de la vie.

Traduire quelque part le magnum crescendi immissis certamen habenis[1].

Au printemps


Que la terre est nubile et brûle d’être mère.


Tum Pater omnipotens[2]… et les vents et la mer (tous les phénomènes physiques qui arrivent à cette époque) se réjouissent et prennent part à cet auguste hyménée du ciel et de la terre :


De sa puissante épouse emplit les vastes flancs.


Il faut que le sage magicien qui sera un des héros de ce bizarre poème ait passé par plusieurs métempsychoses, propres à montrer allégoriquement l’histoire de l’espèce humaine, et qu’il la raconte comme Pythagore dans Ovide et Ennius, et Empédocle (V. Hier. Colonne sur Ennius[3], au commencement).


DEUXIÈME CHANT


Ridés, le front blanchi, dans notre tête antique
S’éteindra cette flamme ardente et poétique,

  1. Lucrèce, de Natura rerum, liv. V, v. 785.
  2. Virgile, Géorg. liv. I, v. 325.
  3. Édition d’Ennius, in-4o, 1707, commentée par Guillaume Colonne.