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quantité d’atomes de vie qui avaient entré dans la composition de celles qui s’étaient détruites et se formèrent de leurs débris.

Ovide, livre XV : Et vetus inventa est in montibus anchora summis[1].

La ville d’Ancyre fut fondée sur une montagne où l’on trouva une ancre, ἄγκυρα.

Peindre les différents déluges qui détruisirent tout… La mer Caspienne, lac Aral et mer Noire réunis… L’éruption par l’Hellespont… Les hommes se sauvant au sommet des montagnes… Autels posés au bord de la mer qui sont aujourd’hui bien élevés au-dessus d’elle… Les membres et corps des animaux et des hommes errants au gré des eaux… et leurs os existants encore en amas immenses sur les côtes des continents et des îles de la Méditerranée, etc…

Ces mers, allant remplir des vallées où paissaient les troupeaux, et baigner des côtes nouvelles, y allument des volcans et les éteignent aux lieux d’où elles se retirent.
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Ce chaos, ces montagnes hérissées, ces torrents, ces énormes rochers épars, on croit voir là éparpillé le reste des matériaux avec lequel on a fait le monde :


 
C’est là qu’admis au fond d’un antique mystère,
L’œil pense avec effroi voir la nature mère,
Dans les convulsions d’un douloureux tourment,
S’agiter sous l’effort d’un long enfantement.


Les montagnes enceintes de bitume.

Telle et telle cause agite la mer, secoue la terre, ouvre le cratère des volcans.

Les montagnes qui ne sont rien sur le globe… puis les arbres, les animaux, l’homme (description des Centaures).

  1. Métamorph. liv. xv, v. 265.