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COMÉDIES[1]


Il n’y a guère eu que Molière chez les modernes qui eût un véritable génie comique, et qui ait vu la comédie en grand. Plusieurs autres ont fait chacun une ou deux excellentes pièces. Mais lui seul était né poète comique.

Il faut refaire des comédies à la manière antique. Plusieurs personnes s’imagineraient que je veux dire par là qu’il faut y peindre les mœurs antiques. Je veux dire précisément le contraire.


SATYRES[2]


I

LES CHARLATANS[3]


Prologue.


Bonjour, salut. Paix ! je suis l’orateur,
Ou le prologue envoyé de l’auteur.

  1. Aucune esquisse n’appartient formellement à ce genre. On doit y rattacher seulement la réflexion que nous reproduisons dans le texte et qui poile la mention grecque : θεσπ. μεναν., c’est-à-dire θεσπιακαὶ μενανδρεῖαι, Thespiaques ou compoitions dramatiques dans le goût de Ménandre.
  2. C’est-à-dire comédies combinant une action dialoguée avec les évolutions et les chants d’un chœur, à la manière des anciens Grecs.
  3. Édit. G. de Chénier. Cette pièce porte en tête la mention Κωμῳδ. ἀρισ. γοητ., c’est-à-dire Κωμῳδία ἀριστοφάνεια : Γόητες, comédie dans le goût d’Aristophane, les Charlatans.