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Pour maudire mon sort, mes douleurs, ma faiblesse,
Pour traîner à vingt ans une infirme vieillesse !
Dans mes reins agités quand des sables brûlants
S’ouvrent un dur passage et déchirent mes flancs
....................
Il vaut mieux n’être pas que d’être misérable.


Finir par plusieurs pensées mélancoliques et un peu sombres, et enfin par ce mot ancien que le premier bonheur est de ne pas naître, et le second…, etc…[1]

(1782).



Pourquoi, me suis-je dit, quand chacun travaille, que Bailly retrouve dans le ciel l’histoire de la terre,


Pourquoi, dans des écrits médités à l’écart
Ne pas tenter aussi un honnête hasard ?
Par le zèle du vrai, sinon par les lumières,
Recommander aussi nos travaux à nos frères,
Honorer nos loisirs, justifier le choix
Des amis qui toujours nous ont donné leurs voix,
Et forcer, s’il se peut, dans l’âge qui doit naître,
La curieuse étude à vouloir nous connaître ?
....................
Doit-il donc, à l’aspect de l’aigle ambitieux.
Qui pénètre la nue et la voûte des cieux,
L’aiglon intimidé, dans un nid, sans courage,
Doit-il ensevelir et sa force et son âge ?

  1. De mourir bientôt. V. Plutarque. De consolatione ad Apollonium, c. XXVII, et passim, dans les chœurs d’Euripide, etc.