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chaque siècle a ses mœurs, et dans chaque siècle les mêmes passions ont une nouvelle manière de se montrer. Jadis, quand la société avait moins appris à avoir de l’empire sur soi, les rivalités étaient sanglantes, et rarement une fête finissait sans voir briller le fer, et les coupes servaient d’armes. C’est ainsi qu’Olympe[1], etc.


XI[2]


La jeunesse, la beauté, la pudeur qui ailleurs inspirent même de l’indulgence pour les fautes, là irritaient[3] la colère, l’insulte, la haine, et leur inspiraient l’idée de ces sortes d’outrages[4] qui… La débauche est toujours cruelle… La faiblesse de l’âme, la caducité, objet de vénération pour tout mortel digne du nom d’homme, et la faiblesse des femmes qui est leur défense chez tous les peuples civilisés, excitaient la bravoure de ces héros… et le plus souvent leurs attaques ou leurs vengeances ne savaient que prostituer la pudeur ou ensanglanter des cheveux blancs.

  1. Voy. l’Aveugle, t. I, page 36, v. 16.
  2. Publié dans l’édition de 1840.
  3. Ce fragment et les six suivants paraissent avoir été destinés à un ouvrage narratif et historique, à en juger par l’emploi répété de l’imparfait. (B. de F.)
  4. Il fait allusion dans ce fragment aux excès commis en 1791 contre les religieuses.