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III[1]

SUR LA PEINTURE D’HISTOIRE


Ce 20 mars 1792


Quoique l’état de douleur et d’anxiété où se trouve dans ces moments la chose publique ne semble guère permettre à des citoyens de s’occuper et d’occuper les autres de dissertations sur la peinture, je pense que plusieurs lecteurs se plairont, ainsi que moi, à distraire un instant leurs regards de beaucoup d’objets affligeants, et trouveront bon que je réponde quelques mots aux Observations insérées dans le Supplément au Journal de Paris, du dimanche 18. Elles ont rapport aux tableaux demandés, d’après un décret de l’Assemblée constituante, pour représenter aux yeux des Français le Roi acceptant l’acte constitutionnel.

« Cet ouvrage intéressant semblait, dit l’Observateur, être destiné à quelqu’un de nos plus célèbres artistes dans le genre du portrait, et en effet, madame Guyard vient d’en être chargée, etc. » Je ne cite les paroles où cette dame est nommée, que pour avoir l’occasion de rendre hommage moi-même à ses talents. Mais j’oserai dire à l’Observateur que cette distinction, déjà reçue depuis longtemps entre les peintres de portrait et les peintres d’histoire, est ce

  1. Inséré dans le Supplément 35 du Journal de Paris de l’année 1792.