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MÉLANGES LITTÉRAIRES


I

NOTE DE LECTURE[1]


J’ai lu hier, 1er  février 1786, un roman qui vient de paraître, nommé Caroline de Lichtfield, et qu’on dit fait par une dame de Lausanne. Il n’est pas très-bien écrit ; mais c’est un de ces ouvrages charmants qui vous rendent la vertu si aimable et vous affermissent dans le vœu d’être homme de bien. Je me rappellerai toujours avec plaisir les émotions douces et délicieuses que m’ont fait éprouver mille détails pleins de vérité, de naïveté, de grâce, de délicatesse, dont fourmille ce petit ouvrage. — J’en voudrais connaître l’auteur…[2]


II[3]

London, Covent-Garden, hood’s tavern.


Vendredi, 3 avril 1789, à 7 heures du soir.

Comme je m’ennuie fort ici, après y avoir assez mal dîné, et que je ne sais où aller attendre l’heure de se présenter dans quelque société, je vais tâcher de

  1. Publiée par M. G. de Chénier, 1874.
  2. Mme  de Montolieu.
  3. Publié, dans l’édition de 1819.