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V[1]

ÉPÎTRE À M. BAILLY


Un mensonge vieillit ; il devient ennuyeux.
Il prend une autre forme et reparaît aux yeux.
Pensant le fuir, trompés à sa ruse infidèle,
Nous courons l’embrasser sous sa forme nouvelle.
Nous quittons un prestige, une vaine fureur
Non pour la vérité, mais pour une autre erreur.
....................
....................
J’aime à voir les humains, ces êtres glorieux
Nés pour lever la tête et regarder les cieux.
Dans la fange à plaisir courbant ce front superbe.
Marcher sur quatre pieds, et braire, et brouter l’herbe[2].


C’est pour l’épître à M. Bailly. Après avoir parlé très-brièvement de l’Astrologie… Magnétisme… Somnambulisme…

Exposer dans ce petit poème[3] adressé à M. Bailly, que les poètes de nos jours n’ont aucunes teintures d’astrono-

  1. Éd. de G. de Chénier.
  2. L’auteur a barré ces dix vers de deux traits en croix et écrit en travers : « Il faut mettre ailleurs tout cela. » (G. de Ch.)
  3. Ce mot a fait croire à M. G. de Chénier qu’il s’agissait, dans ce passage, d’un poème à part sur l’Astronomie, mais on peut penser, comme M. Becq de Fouquières, que le poète désigne ainsi l’épître qu’il voulait adresser à l’auteur de l’Histoire de l’astronomie, des Lettres sur l’Atlantide de Platon, etc.