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Et ce grand nom de Frérons en Frérons
Doit à jamais lasser le c… poète
De la déesse à la double trompette[1].

.....les sublimes destins
Du sieur Bagnols, le Boileau des câtins[2]
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Un marquis bègue et qui n’est des plus sots,
Gros chansonnier qui crève de bons mots,
Contre eux aiguise, en sa gaîté caustique,
Vingt calembours pétris de sel attique.
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Ainsi souvent, quand, d’une égale haleine,
Six forts coursiers font voler sur la plaine
D’un char léger les quatre orbes roulants,
Le poil dressé, vingt dogues turbulents,
Précipités dans leur rage imbécile,
Viennent en vain mordre la roue agile.
La roue agile et les coursiers nerveux,
Sans écouter ces cris tumultueux.
Sans se hâter, poursuivent leur carrière.
Le char bondit et couvre de poussière
Le sot troupeau dont l’importune voix
Le suit de loin par de rauques abois.
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  1. Allusion aux vers bien connus de la Pucelle :
    La Renommée a toujours deux trompettes, etc,
  2. Rivarol, selon M. Becq de Fouquières.