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C’est de son propre sein que des sources fécondes jaillissent…[1].


Of some Span. Pind.[2].

Qu’un autre compose des odes bien longues ; mais le feu le plus ardent est celui qui se consume le plus vite, il brûle et enflamme tout en un instant et l’on entend au loin son bruit et son éclat foudroyant.


IX[3]


C’est cet amour profond que la patrie inspire
Qui, sur soi, pour longtemps assied un vaste empire ;
Qui, seul, en demi-dieux transforme les soldats,
Qui, seul, avec vigueur fait mouvoir les États,
Fait durer leur jeunesse et d’une main divine
Les relève déjà penchants vers leurs ruines.
L’or offrirait en vain des secours opulents ;
En vain même le ciel formerait des talents.

  1. C’est en parlant de Cicéron que Quintilien, dans ses institutions oratoires, emploie cette métaphore empruntée à Pindare. Voici ce passage de Quintilien où il consigne son opinion sur l’orateur romain

    Nam mihi videtur M. Tullius, cum se totum ad imitationem Græcorum contulisset, effinxisse vim Demosthenis, copiam Platonis, jucunditatem Isocratis. Nec vero quod in quoque optimum fuit studio consecutus est tantum, sed plurimas, vel potius omnes ex se ipso virtutes extulit immortalis ingenii beatissima ubertate. Non enim pluvias (ut ait Pindarus) aquas colligit, sed vivo gurgite exundat, dono quodam providentiæ genitus in quo totas vires suas eloquentia experiretur. — Quintil., institut. orat., lib. X, cap. I, p. 916, edit. de Burmann, in-4o, 1720. (G. de Chénier.)

  2. C’est-à dire : tiré d’un Pindare en espagnol
  3. Édition G de Chénier.