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Sa robe au gré du vent derrière elle flottante,
En replis ondoyants mollement frémissante,
S’insinue, et la presse, et laisse voir aux yeux
De ses genoux charmants les contours gracieux[1].


....................
Non ; même sans chercher d’amoureuses promesses,
Sans vouloir de Vénus connaître les caresses,
L’être belle toujours vous prenez quelques soins ;
Vous voulez plaire même à qui vous plaît le moins.
Ô chaste déité qu’adore le Pirée,
Tu jettes l’instrument, fils de ta main sacrée,
Tu brises cette flûte où pour charmer les dieux,
Respire en sons légers ton souffle harmonieux ;
Tu rougis de la voir dans une onde fidèle
Altérer la beauté de ta joue immortelle[2].


Du céleste voyage à mon char confié
En deux courses son vol a franchi la moitié.

  1. Édition de G. de Chénier, dans les Églogues.
  2. Ibid. Inspiré par ce passage d’Hygin. — Cap. 165, p. 235, édition de 1681, in-8. « Minerva tibias dicitur prima ex osse cervino fecisse, et ad epulum deorum cantatum venisse. Juno et Venus cum eam irriderent, quod et cæsia erat et buccas inflaret, fœda visa, et in cantu irrisa, in Idam sylvam ad fontem venit : ibique cantans in aqua se aspexit, et vidit se merito irrisam : unde tibias ibi abjecit et imprecata est, ut quisquis eas sustulisset, grave afficeretur supplicio. Quas Marsyas Œagri filius pastor unus ex turis (saturis) invenit, etc. »