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COMPARAISONS


La nuit vient… et passe… le jour renait… Et comme on voit une nation de fourmis… dans les champs le noir peuple chemine et va en rampant…


Ainsi pour les travaux, pour le gain, pour la peine,
S’éveille avec le jour la fourmilière humaine.


Aussitôt dans la cité, dans le port…


Tout s’émeut et s’empresse........
On traîne, on porte, on court. L’aigre dent de la scie
Mord la pierre ou le bois. La lime ronge et crie.
Sur les longs clous de fer tonnent les lourds marteaux.
Les roues..... glissent sous les fardeaux.
Les fouets sifflent dans l’air et les chevaux dociles
Poussent, en agitant leurs sonnettes mobiles.
Partout au loin se mêle un tumulte de voix
Et de hennissements et de rauques abois.


Le héros couché entend ce bruit, etc.


....................
Comme un chien vigilant couché près de son maître,
D’aussi loin qu’il a cru reconnaître le bruit
D’un passant vagabond qui chemine la nuit,
Se dresse, jappe, écoute ; et si le bruit augmente.
Crie et s’élance et gronde et saute et se tourmente ;
Ainsi...............


Homère compare les fleuves à l’huile : ὥσπερ ἔλαιον[1]

  1. Iliade, liv. II, v. 754.