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Il était créature du cardinal de Lorraine et de Catherine et même de la duchesse de Montpensier ; car, prudent comme il l’était, il parait que les Guise en l’élevant espéraient avoir un instrument de leur ambition, et que les ennemis des Guise espéraient de même se servir de lui pour les perdre.

Il était petit-fils d’un juif.


FICTIONS GÉNÉRALES


Dieu s’avance pour parler… Il veut que tous les cieux fassent silence. Il s’assied sur le soleil… Le soleil ne tourne plus sur son axe. Des anges courent en foule aux planètes qui leur sont confiées, s’opposent à leur mouvement et les arrêtent dans leur course… Tout l’univers est immobile. Dieu parle… (son discours) et quand il a fini, les groupes d’anges ne retiennent plus les astres qui se précipitent dans leur orbite et continuent leur chemin à grand bruit qui retentit dans l’espace.

Quoique ce ne soit point l’usage des poètes épiques, je dirai quelque part en parlant de tel ou tel pays : C’est là que j’ai invoqué l’enthousiasme qui ouvre à l’esprit un monde imaginaire, qui attache aux paroles d’Homère ces… ces… et ces ailes de feu… qui élève…


L’éloquent Portugais et le Tasse et Virgile ;



qui allume les feux, les foudres, les éclairs échappés des lèvres de Milton.

Au lieu de Neptune, il faut peindre l’ange de la mer agitant les rochers, soulevant les vagues et excitant les tempêtes.

Il ne sera pas mal que le poète raconte allégoriquement quelque part l’histoire physique du tonnerre. Dieu le forme dans les nuages… Les anges ou ministres amassent les