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Fier et brave Normand maître de l’Angleterre,
Tu ne prévoyais point qu’un jour un de ses rois
Dicterait aux Français de sacrilèges lois.
Ô crime ! ô noir complot ! la fille de Bavière
Sur le trône français aux Français étrangère,
Du sein de ses plaisirs qu’elle nous fit payer,
Nomme l’usurpateur son fils, son héritier !
D’un malheureux époux la fatale démence
Mit dans ses viles mains le timon de la France ;
Elle vend ses sujets, elle proscrit son fils,
Elle donne sa fille aux brigands ennemis ;
Mère, épouse, régente, et reine parricide,
Tout l’État est la dot de cet hymen perfide.
C’est alors, en effet, que vaincus, enchaînés.
Captifs de l’insulaire, à sa suite traînés.
Les anges de la France, arrachés à nos villes.
Passèrent l’océan, et de leurs pieds débiles
Touchant le sol anglais, dans leurs pâles douleurs
Tournèrent vers nos bords leurs yeux noyés de pleurs.
La Tamise asservit à ses lois insolentes
De nos fleuves français les nymphes gémissantes ;
Londre, apportant des fers, vint de notre Paris
Fouler d’un pied sanglant les augustes débris ;
Et le lis transplanté sous un ciel tyrannique
Eut regret d’embellir l’écusson britannique.


Ensuite la délivrance des Français, etc…


Et je méprise un roi quand un roi s’avilit.


L’histoire de Kentucke à l’ouest de la Virginie, publiée tout à l’heure par Jean Filson, et où se trouvent les aven-