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révolutions du Nord si liées avec celles de la religion au xvie siècle. Principalement celle de Suède. Le caractère de Gustave. Sa jeunesse. Ses dangers. Sa misère. Ses victoires. La couronne devenue héréditaire dans la maison de ce grand homme. Et Christiern II. Sa férocité. Les massacres de Stockholm. Son expulsion de Danemarck. Sa fuite en Hollande où Charles-Quint promet des secours à ce scélérat. Pour lier cela à l’ouvrage, on peut supposer sans invraisemblance (ceci est la première idée qui me vient, à laquelle je ne tiens nullement) qu’un vieux officier allemand, ayant été témoin oculaire de ces révolutions dans le Nord, a ensuite servi dans les troupes de Charles V, et est actuellement en Amérique.


......Chacun baissait un front esclave,
Mais Nuñes, mais mon fils : « Insolent Scandinave…


Comme les personnages d’Homère entremêlent dans leurs discours des récits de choses qui leur sont arrivées dans leur jeune âge, ainsi, on peut mettre dans la bouche de quelques personnages du poème des allusions un peu détaillées de quelques révolutions intéressantes ; mais pas assez importantes pour leur donner un article à part. Comme la conjuration de Fiesque à Gènes, etc.

L’homme qui racontera la Saint-Barthélémy peut être un protestant réfugié en Amérique pour y vivre tranquille et en sauvage. Une espèce de Timon le misanthrope, se réjouissant du mal qui arrive aux chrétiens. Devenu déiste, philosophe paisible, cela pourra tempérer l’horreur que ce sujet sanguinaire produirait infailliblement. Le peindre aimant le soir à s’asseoir au haut des rochers regardant la mer. Surtout en temps de tempête.

Le même protestant qui contera les massacres de la Saint-Barthélémy doit, en accablant la ville de Paris d’imprécations, lui souhaiter la famine et tous ses fléaux, ce qui arriva.

Le roi Charles IX, mourant d’une hémorragie par tous