Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/129

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qu’elle le fut… Dans le temps dont je parle ici elle était encore brute… mais aujourd’hui ses fleuves nombreux ont des ponts… vins délicieux… superbes villes, bois, montagnes, coteaux, vallons, plaines fertiles, elle a tout… de vastes chemins la partagent… ils sont bordés d’arbres… noyers, mûriers… et l’on y voyage à l’ombre… (Ensuite la décrire plus particulièrement… et les lieux où ses fleuves prennent leur source et le pays qu’ils arrosent…)


Que ton œil, voyageur, de peuples en déserts,
Parcoure l’ancien monde et traverse les mers :
Rome antique partout, Rome, Rome immortelle.
Vit et respire, et tout semble vivre par elle.
De l’Atlas au Liban, de l’Euphrate au Bétis,
Du Tage au Rhin glacé, de l’Elbe au Tanais,
Et des flots de l’Euxin à ceux de l’Hyrcanie,
Partout elle a gravé le sceau de son génie.
Partout de longs chemins, des temples, des cités,
Des ponts, des aqueducs en arcades voûtés,
Des théâtres, des forts assis sur des collines,
Des bains, de grands palais ou de grandes ruines,
Gardent empreinte encore une puissante main,
Et cette Rome auguste et le grand nom romain.
Et d’un peuple ignorant les débiles courages.
Étonnés et confus de si vastes ouvrages,
Aiment mieux assurer que de ces monuments
Le bras seul des démons jeta les fondements.


Finir τὰ γεωγρ… en disant… Un grand nombre de ces pays… je les ai visités moi-même… décrire en quels lieux j’ai été… j’ai marché à pied un bâton à la main ; j’ai pris des chevaux de poste… je me suis confié à la mer et aux voiles des vaisseaux pour aller ici et là… me plaignant que la vie humaine est trop courte pour pouvoir… cultiver