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Toi qui tiens sous ta garde, en les asiles saints,
Et le Tibre toscan et les palais romains[1].



LXXXIX[2]


ÉLÉGIE ORIENTALE[3]


 
Salut, Dieux de l’Euxin, Hellé, Sestos, Abyde,
Et Nymphe du Bosphore, et Nymphe Propontide,
Qui voyez aujourd’hui du barbare Osmanlin
Le croissant oppresseur toucher à son déclin ;
Hèbre, Pangée, Hœmus, et Rhodope et Riphée ;
Salut, Thrace ma mère et la mère d’Orphée,
Galata, que mes yeux désiraient dès longtemps ;
Car c’est là qu’une Grecque, en son jeune printemps,

  1. Des élégies italiennes devaient encore être puisées dans des imitations de Sapho. Voici trois canevas que je ne ferai que mentionner, parce qu’il n’est pas permis aux Français de parler avec la liberté de la langue grecque.

    La première élégie est indiquée par ces abréviations que je me contenterai de reproduire sans autre explication :

    Ἕλεγ. ἰταλ. τριϐ. σαπφικ.

    Il devait appeler Cydno la beauté qui aurait été le sujet de cette élégie : Candida Cydno. Sapho eût été elle-même en scène.

    La seconde, qui ne porte pour signe que Ἕλεγ. β., eût été la description d’un souper de jeunes filles où Sapho aurait aussi personnellement figuré ; et enfin la troisième, qui est indiquée de cette manière : Él. après celle du souper de jeunes filles, aurait été une causerie entre les mêmes jeunes filles du souper. (G. de Ch.)

  2. Revue de Paris, 1830.
  3. Voy. la note 2 de la page 239.