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Je baiserai les fleurs qui forment ta couronne,
Et le fin qui te couvre, et l’air qui t’environne.




Achille au bord de la mer.


Et l’onde résonnante et la roche lointaine
Gémissaient de ses pleurs et soupiraient sa peine.




Ipse interque grèges, interque armenta Cupido
Natus et indomptés dicitur inter equas.
Illic indocto primum se exerçait arcu.
Hei mihi, quam doctas nunc habet ille manus !
Nec pecudes, velut ante, petit : fixisse puellas
Gestit, et audaces perdomuisse viros.
Tibull, lib. II, Eleg. i, vers. 67 et sequent.


Il faut traduire ces vers charmants, et imiter toute cette élégie, qui est un des plus beaux poèmes de l’antiquité. Il est plein d’âme, d’esprit, d’érudition et de philosophie ; car les érotiques anciens ne sont pas des Dorat. J’en dis autant de la huitième élégie du livre Ier


Crudeles Divi ! serpens novus exuifc annos !
Tibull, lib. I, Eleg. iv, vers. 35.


............Cruelles destinées !
Le serpent rajeuni dépouille ses années.

Quand d’un souffle jaloux la Parque meurtrière
Viendra de mon flambeau dissiper la lumière,
Si tu viens près de moi, sur mon lit de douleur
Ta présence pourra répandre des douceurs.
Pour apaiser l’effroi que cet instant réveille,
Que le son de ta voix flatte encore mon oreille ;