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LXIX[1]


..........Ô peuple des oiseaux !
Qui traversez les airs ou nagez sur les eaux,
Vos destins sont heureux. Vous planez sur des ailes.
Vos grâces, vos couleurs plaisent aux yeux des belles.
Souvent de leurs baisers vous goûtez les douceurs
Et la mort elle-même ajoute à vos honneurs ;
C’est alors que D’.z.n.[2] voit vos plumes brillantes
En un faisceau léger sur la gaze ondoyantes.
Parer sa belle tête ; et, sur ce front charmant.
Étendre un doux ombrage et flotter mollement.


joli serin qui es l’ami de ma belle, qui t’agites sur son doigt, qui as toujours ton bec dans sa bouche, qu’elle couvre de baisers, qui te promènes dans ses cheveux et sur son sein, qui apprends à répéter les caresses qu’elle te dit, ô que j’envie ton sort ! Quand elle te prendra sur son doigt, dis-lui…


LXX[3]


Et moi, quand la chaleur, ramenant le repos.
Fait descendre, en été, le calme sur les flots.
J’aime à venir goûter la fraîcheur du rivage,
Et, bien loin des cités, sous un épais feuillage,
Ne pensant à rien, libre et serein comme l’air,
Rêver seul en silence, et regardant la mer.

Fin.[4]
  1. Éd. G. de Chénier.
  2. Voyez la note 1 de la page 125.
  3. Éd. G. de Chénier.
  4. C’est-à-dire que ces vers devaient finir une élégie.