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dans les chaleurs de l’été, toutes les espèces animales et végétales se livrant aux feux de l’amour et transmettant à leur postérité les semences de vie confiées à leurs entrailles. »

Ce magnifique et fécond printemps, alors, dit-il,

Que la terre est nubile et brûle d’être mère,


devait être imité de celui de Virgile au livre II des Géorgiques : Tum Pater omnipotens, etc., quand Jupiter,

De sa puissante épouse emplit les vastes flancs.


Ces notes d’André sont toutes semées ainsi de beaux vers tout faits, qui attendent leur place.

C’est là, sans doute, qu’il se proposait de peindre « toutes les espèces à qui la nature ou les plaisirs (per Veneris res) ont ouvert les portes de la vie ».

« Traduire quelque part, se dit-il, le magnum crescendi immissis certamen habenis. »

Il revient, en plus d’un endroit, sur ce système naturel des atomes, ou, comme il les appelle, des organes secrets vivants, dont l’infinité constitue

L’Océan éternel où bouillonne la vie.

« Ces atomes de vie, ces semences premières, sont toujours en égale quantité sur la terre et toujours en mouvement. Ils passent de corps en corps, n’alambiquent, s’élaborent, se travaillent, fermentent, se subtilisent dans leur rapport avec le vase où ils sont