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Et la foudre des dieux respecte les lauriers.
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L’ombre pâle du saule, amant de la Naïade...
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Je suis la fleur des champs et le lys des vallées.

Le myrte craint les froids de l’hiver, nul arbre ne les craint davantage, metuenteni frigora myrtum, Ovid., lib. I, él. XV. Le berger poète et amoureux peut faire allusion à cela en disant qu’il aime l’été…

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Le myrte armé d’un fer est la lance guerrière ;
Les carquois sont remplis du cormier belliqueux ;
La Crète en arc pliant courbe l’if tortueux.

Il faut y parler d’un grand nombre d’arbres et de végétaux, avec des circonstances, des peintures, des épithètes caractéristiques et brillantes.

Herba lapathi prata amantis. L’oseille amante des prairies. L’amandier fleuri qui ouvre le printemps ainsi que l’abricotier… tous deux ont des fleurs belles et blanches… Le pécher aux fleurs qui ont la couleur et presque la forme de petites roses… herbes, plantes… Les menthes embaumées.


LXXV[1]

ESQUISSES ET PROJETS


Je chéris la solitude, je cherche en traversant les sommets les plus escarpés à descendre, au milieu d’eux, dans

  1. Édition G. de Chénier. Le titre est ajouté par nous.