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— Brillante étoile, adieu, le jour s’avance, cours,
Ramène-moi bientôt la nuit et mes amours.




Et le dormir suave au bord d’une fontaine[1]
Le soir............


Et cette chanson que tu chantais… ô belle, n’es-tu point honteuse de te faire attendre… accours, Vesper a paru… nous parlerons d’amour le long de la prairie.

Ô ver luisant lumineux… petite étoile terrestre… ne te retire point encore… prête-moi la clarté de ta lampe pour aller trouver ma mie qui m’attend dans le bois.


LXXIII[2]


Secrets observateurs, leur studieuse main
En des vases d’argile et de verre et d’airain
Enferme la nature et les riches campagnes.
Ce sont là leurs vallons, leurs forêts, leurs montagnes.
Barbares possesseurs, Procustes furieux,
Sous le niveau jaloux leur fer injurieux
Mutile sans pitié les plaintives Dryades.
Le plomb, les murs de pierre enchaînent les Naïades,
De bassins en bassins, de degrés en degrés,
Guident leur chute esclave et leurs pas mesurés.

  1. Ce vers avait été recueilli dans la notice de Sainte-Beuve, de 1839, ainsi que la petite invocation au ver luisant.
  2. Édition G. de Chénier.