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NOTICE BIOGRAPHIQUE




André de Chénier naquit à Constantinople le 30 octobre 1762. Sa mère était Grecque, originaire de l’île de Chypre, de la famille Santi l’Homaka, qui descendait, dit-on, des Lusignan.

Louis de Chénier, le père, consul général de France, revint à Paris, avec sa femme et ses enfants, à la fin de 1765. Il fut ensuite chargé d’affaires auprès de l’empereur du Maroc ; mais il y alla seul, laissant sa femme et ses enfants à Paris, et il en revint vers 1784. André avait trois frères, deux plus âgés que lui : Constantin-Xavier, et Louis-Sauveur, un plus jeune, Marie-Joseph, et une sœur qui épousa le comte Latour de Saint-Igest.

Un seul fait de l’enfance d’André mérite d’être relevé ici, parce qu’il a laissé une trace dans ses œuvres : vers huit ans, il alla passer quelques mois dans le Bas-Languedoc chez une tante. Il avait conservé le souvenir d’une fontaine proche de la ville de Limoux ; plus tard il se proposait d’arranger quelque part une fontaine de la même manière, avec des statues et des inscriptions. On trouvera ce souvenir d’enfance dans les mélanges en prose.

Vers 1773, il fut mis avec ses frères au collège de Navarre. Il remporta le premier prix de discours français au concours général de 1778. C’est pendant ses années de collège qu’il se lia particulièrement avec