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Les trois enfants, émus à son auguste aspect,
Admiraient, d’un regard de joie et de respect,
De sa bouche abonder les paroles divines,
Comme en hiver la neige aux sommets des collines.
Et, partout accourus, dansant sur son chemin,
Hommes, femmes, enfants, les rameaux à la main,
Et vierges et guerriers, jeunes fleurs de la ville,
Chantaient : « Viens dans nos murs, viens habiter notre île ;
Viens, prophète éloquent, aveugle harmonieux,
Convive du nectar, disciple aimé des dieux ;
Des jeux, tous les cinq ans, rendront saint et prospère
Le jour où nous avons reçu le grand Homère. »


VARIANTE PROBABLE DE L’AVEUGLE[1]


Ulysse, rentré dans son palais après avoir tendu l’arc et fait passer une flèche au travers des douze piliers de fer troués, qui ont été alignés dans la cour, supporte d’abord les insultes de chacun des prétendants à la main de son épouse, puis se fait connaître.


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Se tait, baisse les yeux, et sous un front paisible,
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Lui garde dans son cœur sa réponse terrible.
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Sourit ; mais d’un sourire amer et meurtrier.

  1. Édition Gabriel de Chénier. Ces vers sont la traduction des quarante-un premiers vers du XXIIe chant de l’Odyssée. M. Becq de Fouquières suppose qu’ils ont été faits pour occuper d’abord la place où l’on trouve le fragment : Enfin l’Ossa, l’Olympe, etc.