j’ai cru qu’il ne serait pas hors de propos de m’étendre un peu plus sur l’auteur et sur l’ouvrage.
Cet homme est un Irlandais, nommé Edmund-Burke, et depuis trente années membre du parlement d’Angleterre. Associé dans la chambre des communes, â des hommes de beaucoup d’esprit et de talents, il n’a pas été inutile à son pays, en aidant à réprimer les excès de l’autorité royale, excès dont il se montre avec tant de zèle l’aveugle champion dans les pays étrangers. D’une extrême véhémence dans ses attaques contre le parti qui n’était pas le sien, il se rendait moins redoutable par ses emportements, ses exagérations hyperboliques, et son impuissance à se contenir dans les bornes de la raison. Il s’était fait une réputation d’éloquence par des descriptions étincelantes et quelquefois belles, toujours perdues dans un informe chaos d’idées incohérentes, d’expressions outrées et fausses, de métaphores basses, d’allusions obscures, de citations pompeuses, le tout Cousu par intervalles De proverbes traînés dans les ruisseaux des halles.
Toutes ces qualités réunies sautent aux yeux dans le gothique volume qu’il a publié sur les affaires de France. Les lecteurs y peuvent admirer, sinon son amour pour la vérité, au moins son talent pour les tableaux fantastiques,