Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

Lui disais-je. Aussitôt, pour te paraître belle,
L’eau pure a ranimé son front, ses yeux brillans ;
D’une étroite ceinture elle a pressé ses flancs,
Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête,
Et sa flûte à la main, sa flûte qui s’apprête
À défier un jour les pipeaux de Ségrais,
Seuls connus parmi nous aux nymphes des forêts,




NÉERE.


....................
Mais telle qu’à sa mort, pour la dernière fois ;
Un beau cygne soupire, et de sa douce voix,
De sa voix qui bientôt lui doit être ravie,
Chante, avant de partir, ses adieux à la vie
Ainsi, les yeux remplis de langueur et de mort,
Pâle, elle ouvrit sa bouche en un dernier effort.

« Ô vous, du Sébéthus naïades vagabondes,
» Coupez sur mon tombeau vos chevelures blondes.
» Adieu, mon Clinias ; moi, celle qui te plus,
» Moi, celle qui t’aimai, que tu ne verras plus.
» Ô cieux, ô terre, ô mer, prés, montagnes, rivages,
» Fleurs, bois mélodieux, vallons, grottes sauvages,
» Rappelez-lui souvent, rappelez-lui toujours