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MNAZILE ET CHLOÉ


CHLOÉ.

Fleurs, bocage sonore, et mobiles roseaux
Où murmure zéphyr au murmure des eaux,
Parlez ; le beau Mnazile est-il sous vos ombrages ?
Il visite souvent vos paisibles rivages.
Souvent j’écoute, et l’air qui gémit dans vos bois
À mon oreille au loin vient apporter sa voix.


MNAZILE.

Onde, mère des fleurs, naïade transparente
Qui pressez mollement cette enceinte odorante,
Amenez-y Chloé, l’amour de mes regards.
Vos bords m’offrent souvent ses vestiges épars.
Souvent ma bouche vient sous vos sombres allées
Baiser l’herbe et les fleurs que ses pas ont foulées.
 

CHLOÉ.

Oh ! s’il pouvait savoir quel amoureux ennui
Me rend cher ce bocage où je rêve de lui !
Peut-être je devais d’un souris favorable
L’inviter, l’engager à me trouver aimable.