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Vers toi d’un œil religieux
Remonter au loin dans l’histoire.
Ton lustre impérissable, honneur de leurs aïeux,
Du dernier avenir ira percer les ombres.
Moins belle la comète aux longs crins radieux
Enflamme les nuits les plus sombres.

IX.


Que faisaient cependant les sénats séparés ?
Le front ceint d’un vaste plumage,
Ou de mitres, de croix, d’hermines décorés,
Que tentaient-ils d’efforts pour demeurer sacrés ?
Pour arrêter le noble ouvrage ?
Pour n’être point Français ? pour commander aux lois ?
Pour ramener ces temps de leurs exploits,
Où ces tyrans, valets sous le tyran suprême,
Aux cris du peuple indifférens,
Partageaient le trésor, l’État, le diadème ?
Mais l’équité dans leurs sanhédrins même
Trouve des amis. Quelques grands,
Et des dignes pasteurs une troupe fidèle,
Par ta céleste main poussés,
Conscience, chaste immortelle,
Viennent aux vrais Français, d’attendre enfin lassés,
Se joindre ; à leur orgueil abandonnant des prêtres
D’opulence perdus, des nobles insensés
Ensevelis dans leurs ancêtres.