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Belles, ces chants divins sent nés pour voire bouche.
La lyre de Le Brun qui vous plaît et vous touche,
Tantôt de l’élégie exhale les soupirs
Tantôt au lit d’amour éveille les plaisirs.
Suivez de sa Psyché la gloire et les alarmes ;
Elle-même voulut qu’il célébrât ses charmes
Qu’amour vînt pour l’entendre ; et dans ces chants heureux
Il la trouva plus belle et redoubla ses feux.
Mon berceau n’a point vu luire un même génie :
Ma Lycoris pourtant ne sera point bannie.
Comme eux, aux traits d’amour j’abandonnai mon cœur
Et mon vers a peut-être aussi quelque douceur.


HYMNE À LA FRANCE.


France, ô belle contrée, ô terre généreuse,
Que les dieux complaisans formaient pour être heureuse,
Tu ne sens point du nord les glaçantes horreurs ;
Le midi de ses feux t’épargne les fureurs.
Tes arbres innocens n’ont point d’ombres mortelles ;
Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles
Ne trompent une main crédule ; ni tes bois