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Et négligeant ses cris, sa lutte, ses transports,
Arme le fouet léger de rapides efforts, :
Frappe et frappe sans cesse, et s’irrite et menace
Et force enfin sa bouche : à lui demander grâce.
Telle Vénus souvent, aux genoux d’Adonis,
Vit des taches de rose empreintes sur ses lis.
Tel l’amour, enchanté d’un si doux badinage,
Loin des yeux de sa mère, en un charmant rivage,
Caressait sa Psyché dans leurs jeux enfantins,
Et de lacets dorée chargeait ses belles mains.

Fontenay ! lieu qu’amour fit naître avec la rose,
J’irai (sur cet espoir mon ame se repose),
J’irai te voir, et Flore et le ciel qui te luit.
Là je contemple enfin (ma déesse m’y suit)
Sur un lit que je cueille en tes rians asiles,
Ses appas, sa pudeur, et ses fuites agiles,
Et dans la rose en feu l’albâtre confondu,
Comme un ruisseau de lait sur la pourpre étendu.


Offrons tout ce qu’on doit d’encens, d’honneurs suprêmes
Aux dieux, à la beauté plus divine qu’eux-mêmes.
Puisse aux vallons d’Hémus, ou les rocs et les bois
Admirèrent d’Orphée et suivirent la voix,
L’Hèbre ne m’avoir pas en vain donné naissance !
Les Muses avec moi vont connaître Byzance.
Et si le ciel se prête à mes efforts heureux,