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Il t’embrasse, il te tient ; plus que jamais il t’aime ;
C’est ton tour maintenant de le bouder lui-même.
Loin de s’en effrayer, il rit ; et mes secrets
L’ont instruit des moyens de ramener la paix.


QUAND Junon sur l’Ida plut au maître du monde,
Nous l’avait tenue ait cristal de son onde ;
Et sur sa peau vermeille une savante main
Fit distiller la rose et les flots de jasmin.
Cultivez vos attraits ; la plus belle nature
Veut les soins délicats d’une aimable culture.
Mais si l’usage est doux, l’abus est odieux.
Des parfums entassés l’amas fastidieux,
De la triste laideur trop impuissantes armes,
À d’indignes soupçons exposeraient vos charmes.
Que dans vos vêtemens le goût seul consulté
N’étale qu’élégance et que simplicité.
L’or ni les diamans n’embellissent les belles ;
Le goût est leur richesse ; et tout puissant comme elles
Il sait créer de rien leurs plus beaux ornemens ;
Et tout est sous ses doigts l’or et les diamans.
J’aime un sein qui palpite et soulève une gaze.
L’heureuse volupté se plaît, dans son extase,
À fouler mollement ces habits radieux
Que déploie au Cathay le ver industrieux.
Le coton mol et souple, en une trame habile,
Sur les bords indiens, pour vous prépare et file