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Noires d’affreux poisons, leurs rivières désertes
N’offrent à leurs filets nulle proie ; et leurs traits
Ne trouvent point d’oiseaux dans leurs sombres forêts.


FRAGMENS D’UN POÈME SUR L’ART D’AIMER.


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Flore met plus d’un jour à finir une rose.
Plus d’un jour fait l’ombrage où Palès se repose ;
Et plus d’un soleil dore, au penchant des coteaux,
Les grappes de Bacchus ces rivales des eaux.
Qu’ainsi ton doux projet en silence mûrisse,
Que sous tes pas certains la route s’aplanisse.
Qu’un œil sûr te dirige, et de loin avec art
Dispose ces ressorts que l’on nomme hasard.
Mais souvent un jeune boraine, aspirant à la gloire
De venir, voir et vaincre et prôner sa victoire,
Vole et hâte l’assaut qu’il eût dû préparer.
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L’imprudent a voulu cueillir avant l’automne
L’espoir à peine éclos d’une riche Pomone ;