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Grossit d’un mot nouveau ces mots déjà nombreux,
Un nouveau signe accourt s’enrôler avec eux.

C’est alors, sur des pas si faciles à suivre,
Que l’esprit des humains est assuré de vivre.
C’est alors que le fer, à la pierre, aux métaux,
Livre en dépôt sabré, pour les âges nouveaux,
Nos ames et nos mœurs fidèlement gardées ;
Et l’œil sait reconnaître une forme aux idées.
Dès-lors des grands aïeux les travaux, les vertus
Ne sont point pour leur fils des exemples perdus !
Le passé du présent est l’arbitre et le père,
Le conduit par la main, l’encourage, l’éclaire.
Les aïeux, les enfans, les arrière-neveux,
Tous sont du même temps, ils ont les mêmes vœux.
La patrie au milieu des embûches, des traîtres,
Remonte en sa mémoire, a recours aux ancêtres,
Cherche Ce qu’ils feraient en un danger pareil,
Et des siècles vieillis assemble le conseil.


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Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
Sous deux injustes lois les hommes sont rangés.
Les uns, princes et grands, d’une avide opulence
Étalent sans pudeur la barbare insolence.
Les autres, sans pudeur vils cliens de ces grands,
Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans ;
Admirer ces palais aux colonnes hautaines