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La vertu seule est libre : Honneur de notre histoire,
Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire ;
Seule tu fus un homme, et vengeas les humains !
Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme,
Nous savons répéter quelques plaintes de femme,
Mais le fer pèserait à nos débiles mains.

Un scélérat de moins rampe dans cette fange.
La vertu t’applaudit ; de sa mâle louange,
Entends, belle héroïne, entends l’auguste voix.
Ô vertu ! le poignard, seul espoir de la terre,
Est ton arme sacrée, alors que le tonnerre
Laisse régner le crime et te vend à ses lois.


ODE X.


Ô Versaille, bois, ô portiques,
Marbres vivans, berceaux antiques,
Par les dieux et les rois Élysée embelli,
À ton aspect, dans ma pensée,
Comme sur l’herbe aride une fraîche rosée,
Coule un peu de calme et d’oubli.

Paris me semble un autre empire,
Dès que chez toi je vois sourire