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ODE II.


STROPHE.

Ô mon esprit, au sein des cieux,
Loin de tes noirs chagrins une ardente allégresse
Te transporte au banquet des dieux ;
Lorsque ta haine vengeresse
Rallumée à l’aspect et du meurtre et du sang,
Ouvre de ton carquois l’inépuisable flanc.
De-là vole aux méchans ta flèche redoutée,
D’un fiel vertueux humectée ;
Qu’au défaut de la foudre, esclave du plus fort,
Sur tous ces pontifes du crime,
Par qui la France, aveugle et stupide victime,
Palpite et se débat contre une longue mort,
Lance ta fureur magnanime.


ANTI-STROPHE.

Tu crois, d’un éternel flambeau,
Éclairant les forfaits d’une horde ennemie,
Défendre à la nuit du tombeau
D’ensevelir leur infamie.