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ÉPÎTRES

À M. CHÉNIER L’AÎNÉ,


(ANDRÉ.)


Oui, l’astre du génie éclaira ton berceau ;
La Gloire a sur ton front secoué son flambeau ;
Les abeilles du Pinde ont nourri ton enfance.
Phœbus vit à la fois naître aux murs de Byzance,
Chez un peuple farouche et des arts ennemi,
À la Gloire un amant, à mon cœur un ami.

Que le nom de Péra soit vanté d’âge en âge !
Dans ces mêmes instans, sur ce même rivage,
Qui donnèrent Sophie à l’amour enchanté,
Apollon te vouait à l’immortalité.
Lui-même sur les flots guida la nef agile
Qui portait des Neuf Sœurs l’espérance fragile ;
Lui-même, sur nos bords, dans ton sein généreux
Souffla l’amour des arts, l’espoir d’un nom fameux.
Le vulgaire jamais n’eut cet instinct sublime.
Sur les arides monts que voit au loin Solyme,