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D’un peu de fleur nourrie et d’un peu de rosée,
S’égaie ; et des beaux jours prophète harmonieux,
Aux chants du laboureur mêle son chant joyeux.
Ainsi, courant partout sous les nouveaux ombrages,
Je vais chantant Zéphir, les nymphes, les bocages ;
Et les fleurs du printemps et leurs riches couleurs,
Et mes belles amours plus belles que les fleurs.





ÉLÉGIE II


TIRÉE


D’UNE IDYLLE DE BION.


Loin des bords trop fleuris de Gnide et de Paphos,
Effrayé d’un bonheur ennemi du repos,
J’allais, nouveau pasteur, aux champs de Syracuse
Invoquer dans mes vers la nymphe d’Aréthusé.
Lorsque Vénus, du haut des célestes lambris,
Sans armes, sans carquois, vint m’amener son fils.
Tous deux ils souriaient : « Tiens, berger, me dit-elle,
» Je te laisse mon fils, sois son guide fidèle ;
» Des champêtres douceurs instruis ses jeunes ans ;