— Je pourrais aussi bien ici te faire pendre…
Je t’ai donné parole et ne veux la reprendre.
Je suis ton chef, ton roi !… — Vassal, courbe le front. »
Le bandit s’inclina sur les marches du trône,
Jura fidélisé loyale à la couronne,
Et tint parole aussi, car il avait du bon ;
Étant né batailleur, plutôt que vagabond,
Il offrit à son roi sa bande et sa personne.
— Pourquoi rançonnes-tu mes bons moines ainsi ?
Que t’ont-ils fait, brigand ? ils demandaient merci !
— Sire, répondit-il, eux font bien davantage
Informez vous-en donc dans tout le voisinage…
Je venge le plus faible en les frappant aussi.
— Je n’en sais rien, passons… D’ailleurs temps me presse.
L’abbaye est à sec, les moines en détresse ;
Ils craignent et les tiens et ta griffe et ta dent
Bref, Je te donne, en fief, les bois de l’Île-Adam.
Va, vis honnêtement… — Rase ta forteresse.
– Hélas ! rien n’est parfait. — Plus d’un ancien blason
À pareille origine et pareille raison.
Mais il faut pardonner à l’humaine faiblesse.
— De ce temps là, Burchards, date votre noblesse ;
Vous n’en êtes pas moins une illustre maison !
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