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DU FEU.

5o. Tous les corps perdent leur élaſticité par l’action du Feu, l’eau liquide, les métaux en fonte, qui ſont à peu près aux métaux froids, ce que l’eau liquide eſt à la glace, tous les corps enfin ceſſent d’être élaſtiques, dès que le Feu les a pénetrés : Donc le Feu détruit l’élaſticité, loin de la produire. Ce n’eſt pas ici le lieu d’examiner ce que c’eſt que l’élaſticité des corps ; il me ſuffit d’avoir prouvé que le Feu, loin d’en être le principe, en eſt le deſtructeur, & que s’il y contribuë, c’eſt en s’y oppoſant.

IX.

Si l’Électricité dépend du Feu.

Le Feu paroît être la cauſe de l’électricité. On peut croire avec plus de fondement que le Feu eſt la cauſe de l’Électricité.

L’analogie, ce fil qui nous a été donné pour nous conduire dans le labyrinthe de la Nature, rend, ce me ſemble, cette opinion très-vraiſemblable.

Preuves. 1o. Tous les corps contiennent du Feu, preſque tous ont la proprieté de retenir & de rendre la lumiere, & tous deviennent électriques par le frottement, ſi on en ex-