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DE LA NATURE

d’autant plus détendu qu’il eſt plus échauffé, le Feu ne peut être la cauſe de l’élaſticité de l’air, ni de celle d’aucun corps.

2o. Il eſt vrai que lorſque l’air eſt comprimé, le Feu augmente ſon reſſort ; mais cette augmentation ſuit la raiſon des poids qui le compriment, & non celle du Feu qu’on lui applique : Donc ce n’eſt pas le Feu qui lui donne l’élaſticité, & il n’augmente celle de l’air comprimé, que parce que l’air réſiſte à l’effort que fait le Feu pour détendre ſon reſſort, à proportion des poids qui le compriment.

3o. L’air de la moyenne région reçoit plus de rayons, & des rayons plus directs que l’air d’ici-bas, car ces rayons n’ont point d’atmoſphere à traverſer, & cependant cet air eſt bien moins élaſtique que celui qui eſt près de la ſurface de la Terre.

4o. Une bougie que l’on met ſous un rêcipient avant d’en avoir pompé l’air, détruit l’élaſticité de cet air, & ne s’éteint même qu’à cauſe de ce manque d’air élaſtique ; cependant ſi le Feu cauſoit l’élaſticité, il ne pourroit la détruire, & cet air devroit être très-élaſtique.