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DU FEU.

elles montent toutes deux dans l’air par leur legereté ſpécifique, & par l’action du Feu qui les enleve & qui tend en haut, comme je l’ai déja dit.

En quelle proportion les différens corps ſe conſument. Le Feu conſume les corps plus ou moins vîte, ſelon leur denſité ; ainſi dans un mêlange d’Eſprit de Vin, d’Huile, de Camphre, de Sel ammoniac, de Terre & de Limaille de bois, l’Eſprit de Vin brûle le premier, & la flamme a la même couleur que s’il étoit ſeul, & tous les autres corps de ce mêlange brûlent de même ſucceſſivement ſelon leurs denſités reſpectives.

L’air à cauſe de ſon élaſticité, & l’atmoſphere à cauſe de ſon poids, ſont auſſi néceſſairesPourquoi l’air eſt néceſſaire au Feu pour brûler. au Feu pour entretenir ſon action, que la matiere même qui lui ſert d’aliment ; ainſi les matieres les plus combuſtibles ne brûleroient point ſans air, & l’air ne s’enflammeroit jamais, ſi les exhalaiſons ne mêloient pas de cette huile alimentaire à ſa ſubſtance.

L’atmoſphere peſe ſur un Feu d’un pied en quarré, comme un poids de 2240 livres environ ; ce poids étant ſans ceſſe agité, & preſſant ſans ceſſe par de nouvelles ſecouſſes, ſur le corps que le Feu conſume, aug-