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DE LA NATURE

anciennes Tables Météorologiques, que la quantité du Feu eſt toujours la même :

3o. Les incendies des forêts qui brûlent pendant pluſieurs mois, ne changent point, lorſqu’ils ſont paſſés, la température des climats qui les ont ſouffert :

4o. La flamme de l’alcohol (la plus pure de toutes) nous eſt viſible, & le cone lumineux qui va fondre l’Or dans le foyer du verre ardent, échappe entierement à notre vûë ; marque certaine que l’eſprit qui compoſe l’alcohol n’eſt pas du Feu, & qu’il ne ſe change point en Feu : Donc les particules que le Feu enleve des corps, & qui diſparoiſſent à nos yeux, ne ſe changent point en Feu.

Ce que c’eſt que la flamme & la fumée. À l’égard des parties plus groſſieres des corps, le Feu les attenuë, & les transforme en un fluide élaſtique, que nous voyons tantôt ſous la forme de fumée, lorſqu’il ne contient pas encore aſſez de particules de Feu pour briller, & tantôt ſous celle de flamme, lorſqu’il en contient une plus grande quantité ; ainſi la fumée ne différe de la flamme, que par le plus ou le moins de particules ignées qu’elles contiennent l’une & l’autre,